mercredi 30 mars 2011

Bi-nationaux Mi-citoyens de Nadia Ghrab - 27 mars 2011

 Bonjour, 


Je viens de trouver sur facebook un article très intéressant que je souhaitais partager concernant les binationaux tunisiens et le droit de se présenter à une élection. 
C'est très instructif et je pense qu'il est temps de faire quelque chose!

Crédit photo


Pour l’égalité de tous les Tunisiens devant la loi

Les Tunisiens sont-ils tous égaux devant la loi ? Non.

Le Président de la République tunisienne doit être né de quatre grands-parents tunisiens. Un binational ne peut pas être membre du bureau politique d’un parti. Le nouveau code électoral proposé par l’équipe de Yadh Ben Achour interdit à un Tunisien naturalisé d’être candidat à l’assemblée constituante, et qu’en sera-t-il plus tard, de la Chambre des députés…

Les Tunisiens qui ont tous les mêmes obligations devant la loi, n’ont pas les mêmes droits … Ces textes instituent de fait des grades dans la nationalité tunisienne : il y a des Tunisiens de 1ère zone et puis, il y a des Tunisiens de 2nde zone…

Nous connaissons tous les dérives que  constituent les amendements successifs introduits dans la Constitution par Bourguiba et Ben Ali dans le seul but de  se maintenir à tout prix au pouvoir et écarter des concurrents potentiels. Concernant la nationalité, l’article 40 rédigé du temps de Bourguiba stipulait que le Président devait être de père et de grand-père paternel tunisiens, ce qui permettait d’écarter le Bey et sa famille. En 1988, Ben Ali a renforcé cet article, en exigeant que les quatre grands-parents du candidat à la présidence soient Tunisiens, ce qui revenait à écarter Habib Bourguiba junior.

 La constitution égyptienne version Moubarak stipulait que le Président devait être de deux parents égyptiens. Une modification introduite par les amendements récents du mois de mars, ajoute que le candidat ne doit pas être marié à une épouse autre qu’égyptienne (Suzanne Moubarak a une double nationalité) et que ni lui ni l’un de ses parents, ne doit avoir eu une autre nationalité. Cet amendement (qui exclut implicitement les femmes de la présidence) vise clairement à rendre impossible le retour de Moubarak ou l’accès à la présidence de son fils. Ces personnages hautement corrompus n’ont de toute évidence, plus rien à faire dans la vie politique égyptienne, mais est-ce par le biais de textes constitutionnels faits sur mesure qu’on doit les en empêcher ?
 Le pouvoir de nuisance de Leila Ben Ali a été bien plus fort que celui de Suzanne Moubarak, et pourtant elle n’avait aucune ascendance étrangère… Ces textes sur mesure sont-ils vraiment à même de garantir que l’élu(e) sera honnête, compétent et attaché avant tout à l’intérêt du pays ?

Allons nous voir se développer le concept de « tunisianité » à l’image de l’ «ivoirité », pour exclure de la vie politique toute personne ayant une ascendance étrangère ? L’histoire récente de la Côte d’Ivoire montre la dangerosité de ce concept.

Si les Etats-Unis avaient eu le même code électoral que le nôtre, Barack Obama n’aurait pas pu être président … En France, tous les Français sont égaux devant la loi. Raymond Forni qui a été président de l’assemblée nationale (2000 – 2002), est né de parents tous les deux italiens, et a été naturalisé à l’âge de 17 ans. Les tentatives gouvernementales récentes d’entraîner la France sur le terrain pernicieux de « l’identité nationale » et de la discrimination, ont heureusement échoué devant la résistance de la population.
Le monde est parcouru par des courants contradictoires. Les démons de l’extrême-droite rôdent autour des pays européens, l’intégrisme religieux est très fort aux Etats-Unis, en Afghanistan, en Iran… Mais heureusement, il y a aussi des courants porteurs de progrès, d’humanité, de fraternité.

C’est ainsi que nous rejetons vigoureusement ceux qui en France pourchassent les Roms et regardent avec suspicion les Français naturalisés et les Français musulmans ; nous rejetons les Etats-Unis de Bush, l’invasion de l’Irak au nom de la lutte contre « l’axe du mal », et les intégristes qui brûlent le Coran… Mais nous aimons la France progressiste, les Français qui soutiennent les peuples dans leur libération, ceux qui mènent des actions de solidarité en France ou dans d’autres pays. Nous aimons l’Amérique généreuse, ouverte, qui a permis l’élection d’Obama et l’état d’esprit qui a permis à ce dernier de prononcer le discours du Caire …

La Tunisie a toujours été une terre d’accueil pour des populations et des cultures diverses. Elle a eu le génie de savoir les intégrer, sans perdre son âme, mais en l’enrichissant au contraire par les apports nouveaux ; elle a su garder une identité forte, parce que dynamique et ouverte aux évolutions et aux influences diverses.

Notre pays a mené la 1ère révolution de ce siècle, une révolution d’un type nouveau, sans chef, mais conduite par toutes les composantes, unies, de la population. Son exemple a entraîné la révolution égyptienne et des processus révolutionnaires dans un grand nombre de pays arabes. Tous les pays du monde ont maintenant les yeux rivés sur elle, ce qui lui confère une véritable responsabilité historique. Quel visage voulons-nous offrir au monde ? Celui d’une Tunisie frileuse, refermée sur elle-même, différenciant ses citoyens suivant les certificats de naissance de leurs ascendants ? Ou bien celui d’une Tunisie ouverte, généreuse, accueillant tous ses citoyens et acceptant que tous la servent ? Les électeurs ne voteront pas pour des candidats étrangers à eux par la mentalité ou la culture… faisons leur confiance pour porter leurs voix vers ceux de leurs concitoyens qui font preuve de compétence, de probité, d’attachement à l’intérêt du pays et de bonnes idées pour le faire progressent.

mardi 22 mars 2011

Visite de la plus importante foire du tourisme mondiale - ITB Berlin 9 au 13 mars 2011


Je me suis rendue à l'ITB Berlin, la plus importante des foires du tourisme aujourd'hui. 
J'ai eu envie de partager cette expérience. 

La foire s'articule autour de 26 pavillons, tous les continents et pratiquement tous les pays sont représentés. Les trois premiers jours sont réservés aux professionnels puis la foire s'ouvre aux visiteurs qui viennent chercher des informations pour leurs prochaines vacances. 

Les pays rivalisent d'inventivité pour avoir un stand attrayant. L'ITB est en quelque sorte la vitrine du tourisme mondial. Tous les acteurs du secteur sont présents, offices du tourismes, hôteliers, tours opérateurs, agences de voyages, compagnies aériennes, sociétés de services ... Etc ... 


Arpenter les allées de la foire prend beaucoup de temps. De l'entrée principale au pavillon 21 où se trouvent les stands de la Tunisie et du Maroc il vous faut une vingtaine de minutes de marche à travers les différents pavillons. 

stand de l'Égypte à l'ITB Berlin
stand de l'Égypte à l'ITB Berlin



















Cette année et comme chaque année beaucoup de publicité pour l'Égypte, dans le métro, dans la rue et surtout à l'intérieur de la foire. De grandes flèches autocollantes vous indiquent au sol le chemin à suivre pour arriver au stand de l'Égypte on vous invite à venir visiter la place Tahrir ... Cette année l'Égypte s'offre à elle seule un pavillon entier, révolution oblige !!!

Le stand fourmille et ne désempli pas. 

Un écran géant vous accueille et vous fait visiter la place Tahrir ... Les égyptiens sur l'écran s'adressent un à un au monde entier parlant dans toutes les langues, arabe, français, allemand, anglais, chinois, russe ... 

voiture de la révolution égyptienne

Des petits films d'animation racontent l'Égypte, un aquarium virtuel est visible sur le sol et quand on marche dessus l'eau bouge comme si l'on marchait sur l'eau ...

Un sphinx Géant et plusieurs pièces du temps des égyptiens (des reproductions) illustrent ce que le touriste découvrira au musée du Caire ...

Plus loin un 4x4 portant le drapeau égyptien est immatriculé 25 janvier 2011 et pas loin une jeune femme joue de la harpe ... 

Le stand de l'Égypte est incontournable et on ne peut pas le rater. Le ministère du tourisme Égyptien a mis les moyens.





Les Tunisiens ont enclenché la révolution qui s'est propagée à travers tous les pays arabes mais c'est l'Egypte qui a su s'en emparer pour faire du "marketing". 

Pas loin le stand de la Tunisie au pavillon 21. C'est le même stand que l'an dernier avec aucun drapeau Tunisien. Juste le slogan "I love Tunisia" 

Stand de la Tunisie à l'ITB Berlin

Le stand est joli et bien fleuri cette année . Mais il n'y a pas d'âme. 

Beaucoup de gens sont venus, des visiteurs de nombreux pays, des journalistes et des curieux pour nous féliciter, nous interroger, parler avec nous de la Révolution Tunisienne, de la situation actuelle. Nous étions heureux de leur répondre, de leur raconter tout en leur disant qu'il fallait venir voir , visiter la Tunisie.

Stand de la Tunisie à l'ITB Berlin
Mais tous les Tunisiens à qui j'ai parlé à Berlin (professionnels du tourisme et autres) ont regretté que nous n'ayons pas plus mis en avant les changements qu'a apporté la révolution Tunisienne. Bien sur on est toujours aussi libres de bronzer. Mais nous sommes aussi libres et libérés, heureux et pleins d'espoir.

Une exposition photo, un film où les tunisiens auraient témoigné de ce qui avait changé, une conférence sur ce qu'à vécu notre pays depuis le 18 décembre 2010 et jusqu'à la révolution Libyenne auraient été bienvenus. Les gens avaient besoin de savoir et d'être rassurés. Tous ont manifesté une grande sympathie pour ce que le peuple Tunisien avait accompli. 

Autre chose qui m'a choquée c'est que le ministre du tourisme n'ai pas prévu un moment pour s'entretenir avec les professionnels Tunisien venus en nombre. Bien sur il était occupé par la presse et les tours opérateurs mais j'aurai aimé qu'il prête attention aux hôteliers, et agents de voyages venus à Berlin. 

 Cette année comme la précédente, j'ai apprécié l'attention des hôtesse, qui sont très dynamiques et présentent un agréable visage de la Tunisie. Elles vous proposent à boire (thé, café, jus et eau) et à grignoter (dates, petits gâteaux tunisiens) et je pense que cela rappelle la tradition d'accueil de la Tunisie. 


Raoudha Bribech




Des artistes Tunisiens étaient invité sur le Stand mais j'ai été attristée par la médiocrité. La Tunisie abrite tellement de jeunes talents qui auraient été à la hauteur de cet évènement international. Je vous invite si vous êtes curieux de visiter Artistic mouv' blog concernant la scène artistique Tunisienne.

J'espère vraiment que le milieu du tourisme Tunisien va se réveiller et s'unir afin de sortir de la crise. Car je suis convaincue que nous ne pouvons pas compter sur les gouvernants. Un écho récurent des tours opérateurs sur les différentes foires qui ont eu lieux après le 14 janvier et le 25 janvier 2011 " Quand nous rencontrons l'office du tourisme tunisien, ils nous demandent ce que nous comptons faire pour relancer le tourisme en Tunisie, puis quand nous leur demandons ce que eux comptent faire ils n'ont aucun plan d'action. Quand nous leur demandons si des crédits vont être alloués à la communication et à la publicité, on nous répond oui. Quand nous leur demandons combien et quand seront débloqués les crédits la réponse est "on ne sait pas". Par contre quand nous rencontrons l'office du tourisme égyptien, ils nous présentent un plan d'action avec plusieurs axes, ils nous donnent le montant des financements de la publicité et de la communication et aussi les échéances, ils écoutent ensuite ce que nous avons à ajouter et souvent nous n'ajoutons rien"

J'espère que bientôt nous auront dans le tourisme des personnes dotées d'une vision et d'objectifs clairs. 
Je continuerai mon petit reportage sur l'ITB bientôt. 

Sanda Salakta


dimanche 6 mars 2011

Les Tunisiens réinventent la République - 5 mars 2011 - Paul Alliès



Cher amis, 

J'aurai bien aimé participer à tout ce qui se passe en Tunisie en ce moment mais, pour cause de boulot, je suis loin .... 
Je vous rapporte donc cet article, un peu compact je l'admets, mais que j'ai lu avec attention et que je trouve intéressant. 
Bonne lecture. 

Sanda Salakta







En 24 heures la révolution démocratique a fait un nouveau bond en avant à Tunis. Les deux seules autorités en place, le président de la République par intérim Foued Mebazaä et le Premier ministre Béji Caïd Essebsi ont successivement, ce jeudi soir et vendredi matin, ratifié la mise en route du processus que beaucoup réclamaient: une assemblée constituante sera élue la 24 juillet prochain, veille de la fête traditionnelle de la République.
Aussitôt la Kasbah a levé le camp avec force youyous dans "la joie, la dignité et la fierté" comme toute la presse l'a observé. Elle a démontré sa maturité comme sa nécessité politique (voir mon billet du 27 février). Mais ce dénouement a aussi révélé la grande expérience d'une "classe politique" formée aux premières heures du bourguiguisme ou dans l'opposition à Ben Ali. Cette dimension devrait être intégrée une fois pour toute en France (on en est loin et j'y reviendrai dans un dernier billet): elle est un atout considérable pour la réussite de cette révolution et l'avènement d'une Deuxième République. 
Car les Tunisiens sont en train de donner un exemple à tout le monde arabe et peut-être au-delà. Ce sera la première fois depuis le XIX° Siècle qu'aboutira une révolution non seulement républicaine mais populaire et  démocratique. La Tunisie contemporaine renoue ainsi avec ce que sa tradition avait de singulier: elle fut le premier Etat arabe a adopter une Constitution en 1861 sous le règne de Sadok Bey, effacée bien vite par le colonialisme français. Aujourd'hui elle inaugure une procédure sans équivalent ailleurs, celle de la Constituante, riche de promesses.
La feuille de route tracée par le Président et le Premier ministre est limpide. La Constitution du 1° juin 1959 est "suspendue" et avec elle tous les organes qu'elle désignait sauf le Conseil de l'Etat c'est-à-dire le Tribunal administratif et la Cour des Comptes chargés de veiller à la régularité juridique des textes et des comptes publics. Le président de la République reste en fonction (alors que l'intérim aurait dû prendre fin le 15 mars prochain) au nom de "la pérennité de l'Etat" qu'il incarne. Depuis le mois dernier, par modification de l'article 28 de la Constitution il a reçu le pouvoir de légiférer par décret-loi, mettant ainsi hors jeu les Chambres de l'ancien régime. Le Premier ministre va annoncer dans le 48 heures un gouvernement composé de techniciens. En toute hypothèse ceux qui en seront membres ne pourront se présenter aux prochaines élections. Cette disposition fort habile a entraîné la démission des ministres politiques du gouvernement Ghannouchi, parti dimanche soir. La  Commission "pour la réalisation des objectifs de la Révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique" qui a déjà bien entamé son travail pour ce qui concernait les missions attribuées au Doyen Ben Achoun (voir mon billet du 26 février) se réunira en Conseil formé de personnalités politiques, représentants des partis et d'organisations de la société civile; et on peut compter sur Facebook pour élargie le pérmiètre. Il est une réponse (négative) aux prétentions du Comité de défense de la Révolution qui s'était installé sous l'autorité de l'UGTT (alliée aux islamistes) syndicat dont le rôle avant et après le 14 janvier n'a pas fait encore l'objet des clarifications nécessaires. Une de ses premières contributions est la rédaction d'une code électoral garantissant la sincérité des scrutins à venir. C'est un document (pour l'instant non publié mais que nous avons pu consulter) extrêmement rigoureux: il va de l'organisation des bureaux de vote aux sanctions pénales en cas de fraude  Le scrutin se déroulera au niveau des arrondissements (sections des Gouvernorats) et probablement au scrutin uninominal; ce qui pourrait encourager l'émergence de candidats susceptibles de devenir des responsables politiques locaux de partis démocratiques qui en sont pour l'instant dépourvus. 
Ce processus est impeccable. Il contraste avec celui décidé par les militaires égyptiens: d'abord la Constitution ne sera qu'amendé; ensuite ces amendements seront le fruit des réflexions de huit experts; enfin le peuple ne pourra que les ratifier par référendum. En Tunisie la procédure retenue porte en elle une toute autre ambition démocratique.
D'abord l'Assemblée Constituante va conduire les partis (21 reconnus à ce jour) à donner un contenu à leurs projets politiques. Le débat s'est d'ores et déjà engagé sur le avantages et inconvénients des différents "modèles", étant entendu qu'il n'est pas question de reproduire l'un ou l'autre existant à l'étranger (comme cela s'était fait en 1959 en importation de la Constitution de la V° République française). Aujourd'hui les spécialistes les plus engagés dans la réflexion regardent beaucoup du côté du Portugal si ce n'est de la Pologne. Ce sont en effet deux pays qui au sortir de leurs dictatures avaient beaucoup imité le présidentialisme français. Or le Portugal entre 1976 et 1982 comme la Pologne entre 1990 et 1997 ont neutralisé le sur-pouvoir présidentiel que voulaient incarner le général Eanes comme Lech Walesa. Ces pays ont alors rejoint le monde autrement équilibré du système primo-ministériel, laissant la France seule en Europe avec son archaïsme bonapartiste. C'est ce qui pourrait advenir en Tunisie. Rares sont les partis tel le PDP qui défendent une formule quelconque de régime présidentiel; l'ambition de son fondateur Najib Chebbi, candidat par avance à la fonction suprême peut expliquer la volonté de ce parti de gauche de vouloir des élections présidentielles avant la Constituante et d'appeler de ses voeux un "régime semi-présidentiel" à la française. Le débat va donc se centrer sur les modes de production d'un parlementarisme rationalisé et sur l'opportunité de conserver l'élection du Président au suffrage universel direct. Quoi qu'il en soit, l'unanimité est pratiquement faite sur la limitation extrême des pouvoirs du président; si bien qu'à supposer que son élection populaire soit retenue elle ne sera pas différente de celle en vigueur dans onze Etats membres d l'Union Européenne, de la Finlande à l'Autriche en passant donc par le Portugal et la Pologne.
Mais d'autres débats vont animer la Constituante, en particulier celui de la sécularisation de la République. L'article 1 de la Constitution de 1959 faisait de l'Islam la religion de l'Etat tunisien.  Les laïques n'en veulent plus mais ils n'entendent pas pour autant laisser les mosquées ou l'enseignement religieux à la discrétion des imams. L'autre question est celle d'Ennahda, le mouvement islamiste inspiré à ses origines par les Frères musulmans égyptiens. Son dirigeant rentré d'exil, Rachel Ghannouchi (homonyme du ci-devant Premier ministre mais rien de plus) a tenu un discours apaisant respectueux d'une distinction entre l'Etat et la religion. Mais, s'il a reconnu la laïcité c'est en tant que" courant d'opinion" et non pas comme un mode d'organisation de toute la société. Ceci étant ces islamistes qui se revendiquent de plus en plus de l'AKP turque ne sont plus le recours au mal être de la jeunesse et n'apparaissent pas plus ici qu'ailleurs comme le meilleur choix des élites sociales. 
En tout état de cause la campagne pour les élections à la Constituante comme les débats qui vont l'animer après le 24 juillet, nonobstant le Ramadan qui devrait débuter alors, sont susceptibles de clarifier considérablement la scène politique; certains partis de gauche réfléchissent dés maintenant à leur possible fusion.
Quoi qu'il en ressorte, tout cela est un véritable événement historique qui aura des conséquences considérables et durables. D'ores et déjà la question d'Israel change de nature. Avec l'installation de régimes démocratiques et de gouvernements pratiquant l'alternance, il n'est plus du tout l'unique démocratie dans un environnement hostile, bastion contre l'islamisme radical dans la région. Avec l'émergence d'une affirmation arabo-musulmane au lieu de l'invocation de la charia c'est l'irruption d'un autre monde, celui d'une jeunesse éduquée, d'élites éclairées, de peuples matures qui auront chassé ces dictatures corrompues qui étaient ses meilleurs alliés. A l'horizon de ce printemps arabe extraordinaire, redonnant foi dans les fins démocratiques et cosmopolites de l'histoire, demeure une inquiétude; celle d'une ultime guerre qu'un Etat devenu autiste et désespéré voudrait faire à ce grand basculement.  Pour la conjurer il importe que nous soyons à la hauteur de la réinvention de la République tunisienne; or ni nos gouvernements ni nos partis ne le sont. C'est aussi chez nous qu'il faut changer profondément la politique.



samedi 5 mars 2011

En Tunisie, une Assemblée constituante sera élue le 24 juillet


Chers amis,

Même en étant loin physiquement je me tiens au courant de ce qui se passe en Tunisie.
Voici un petit article récupéré du net sur l'élection d'une assemblée constituante en Tunisie le 24 juillet 2011.
Maintenant c'est vrai et c'est urgent de se remettre au travail et d'avoir confiance en l'avenir. Le plus important c'est de s'éduquer politiquement, d'être curieux et de se faire sa propre opinion.
Ne décevons pas Bourguiba qui a dit avoir construit quelque chose de solide !!!

A très bientôt.

Sanda Salakta
crédit photo

Le président tunisien par intérim Foued Mebazaa a annoncé jeudi soir, dans un discours télévisé à la nation, l’élection le 24 juillet d’un Assemblée constituante, chargée d’élaborer une nouvelle Constitution pour l’après-Ben Ali.
«Nous proclamons aujourd’hui l’entrée dans une nouvelle ère (…) dans le cadre d’un système politique nouveau qui rompt définitivement avec le régime déchu», a déclaré M. Mebazaa.
Pour cela, des élections seront organisées le 24 juillet pour «la formation d’une Assemblée nationale constituante (ANC) qui élaborera une nouvelle constitution», a-t-il ajouté.
«Place au travail et à l’arrêt des sit-in, y compris à la Kasbah» (le quartier gouvernemental au coeur de Tunis), a réagi Ali Ben Romdhane, le secrétaire général adjoint de la puissante centrale syndicale UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens) qui avait largement contribué aux manifestations qui ont fait tomber Ben Ali.
«Nous allons travailler avec les autres forces politiques pour aider l’autorité publique à réaliser sa mission. Le programme est clair, il n’y a plus de flou», a-t-il déclaré à l’AFP.
«C’est une victoire du peuple et de la révolution», a déclaré à l’AFP Hamma Hammami, chef du Parti communiste ouvrier tunisien (PCOT), tout en émettant des réserves notamment sur le délai «trop court de quatre mois et demi» selon lui pour l’élection de l’ANC.
M. Mebazaa a en outre annoncé implicitement la dissolution de l’actuelle Constitution qui «ne répond plus aux aspirations du peuple après la révolution» du 14 janvier (la chute et la fuite de Zine El Abidine Ben Ali) et «constitue un obstacle à des élections transparentes».
M. Mebazaa, dont le mandat intérimaire expire le 15 mars en vertu de l’actuelle Constitution, a affirmé qu’il allait rester en place «contrairement aux rumeurs» qui lui avaient prêté l’intention de se retirer.
«Je m’engage (…) à poursuivre ma mission à l’expiration du délai du 15 mars», a-t-il dit.
Le président par interim
et le gouvernement de transition, que doit constituer le nouveau Premier ministre Béji Caïd Essebsi, formeront «l’autorité publique» dont l’action «cessera le jour de l’élection de l’Assemblée nationale constituante», a-t-il précisé.
En vue de cette élection, a détaillé le président, «un système électoral spécial» sera préparé «au plus tard avant la fin du mois de mars» par la «Haute commission pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique».
Cette Haute Commission regroupe désormais deux instances: le Conseil et la Commission des experts, a indiqué à l’AFP son président, Yadh Ben Achour.
Le texte électoral fera «l’objet de consultations dans le cadre du Conseil» de la Haute commission, formé de personnalités, de représentants des partis politiques et des organisations de la société civile «qui ont participé à la révolution ou l’ont soutenue».
Cela semble clairement exclure du processus le Rassemblement Constitutionnel démocratique (RCD), le parti de Ben Ali, suspendu en attendant sa dissolution par voie de justice.
Le président par intérim a exhorté les Tunisiens à «se remettre au travail» au moment où l’économie subit les incidences des troubles ayant émaillé le soulèvement populaire qui a conduit à la fuite de Ben Ali.
Selon une source proche du gouvernement, Béji Caïd Essebsi devrait annoncer vendredi son gouvernement de transition, un cabinet de «technocrates» après la démission en deux jours de cinq ministres, dont les deux représentants de partis d’opposition.
Ce sera le troisième gouvernement depuis la chute de Ben Ali, les deux premiers ayant été conduits par Mohammed Ghannouchi.
(Source AFP)

jeudi 3 mars 2011

Tunisie : Régime parlementaire ou semi-présidentiel comprendre pour choisir - Samy Ghorbal


Chers amis,

Avant de quitter Tunis pour d'autres cieux, je vous propose cet article publié par mon ami Adib.
L'article a été rédigé par un ami, Samy Ghorbal qui a longtemps été journaliste chez Jeune Afrique. Il connait très bien la Tunisie de par sa naissance mais aussi de par toutes les enquêtes qu'il y a mené durant les années Ben Ali.

Cet article est très instructif car il explique les différents mécanisme du régime parlementaire et semi présidentiel tout en donnant quelques conclusions sur le devenir de la Tunisie selon le régime choisi.
Bonne Lecture

Sanda Salakta


Le régime parlementaire

il se caractérise par le rôle prédominant du Premier ministre, qui exerce la réalité du pouvoir exécutif. Le chef de l’Etat est, le plus souvent, purement honorifique.
Les ministres et le chef du gouvernement (l’exécutif) rendent régulièrement des comptes au Parlement (le législatif) et peuvent être interpellés et placés dans l’obligation de se justifier. Ou de se démettre. En contrepartie, le gouvernement peut recourir au droit de dissolution du parlement.
Le régime parlementaire est en vigueur en Espagne, Pays-Bas, Danemark, Suède et Norvège qui sont des royaumes, et au Japon qui est un empire. En réalité, l’Italie et l’Allemagne sont, les seuls exemples de grandes « républiques parlementaires ». Cette singularité s’explique par les traumatismes du fascisme et du nazisme, qui ont amené Ies italiens et Allemands à éviter d’instituer un président fort.


Le système parlementaire pratiqué au Royaume-Uni et en Allemagne permet une remarquable stabilité gouvernementale. En revanche, la France des IIIème et IVème Républiques, et l’Italie, depuis 1948, ont vu les gouvernements se succéder à des rythmes effrénés. Dons l’instabilité ministérielle (ou gouvernementale) constitue le défaut le plus visible du parlementarisme.
Pour quelles raisons ?
Les conditions pour qu’un régime parlementaire fonctionne correctement sont au nombre de deux:

1- un système de partis cohérent :
Pour gouverner efficacement, un Premier ministre doit s’appuyer sur une majorité stable. Or plus le nombre de partis représentés au Parlement est important, et plus faibles seront les chances de voir se dégager une majorité cohérente. C’est parce que le jeu politique britannique se résume pour l’essentiel à un jeu de bascule entre deux grands partis antagonistes, les travaillistes et les conservateurs, que le système britannique a produit de si bons résultats sur la durée. Ceci, est également valable pour l’Allemagne, où les partis de gouvernement sont quatre mais fonctionnent traditionnellement par couples de deux (Sociaux-démocrates et Verts, Chrétiens-démocrates et Libéraux). A l’inverse, la multiplication des partis politiques oblige le leader du parti arrivé en tête aux élections à avoir recours à des marchandage sordides avec les dirigeants des grands partis et des petites formations pour obtenir son investiture et former un gouvernement de coalition, par la suite il vivra en permanence sous la menace de défections qui le priveraient de majorité. Il sera dans l’impossibilité de procéder aux réformes. C’est par exemple le cas en Israël, où les cabinets successifs sont, depuis une quinzaine d’années, otages des ultra-orthodoxes du Shass…

2- un mode de scrutin adéquat.
Le 1er mode est le scrutin proportionnel intégral : plus équitable car chaque parti sera représenté au parlement à la mesure de son poids électoral. Mais il entraîne la fragmentation politique et engendre des gouvernements de coalition faibles et instables (comme cela été expliqué plus haut).
Le 2ème mode est le scrutin majoritaire : Il y a deux variantes :
Le scrutin majoritaire à un tour : ll permet de dégager des majorités donc un gouvernement stable, mais peut provoquer de très fortes distorsions dans la représentation.
Le parti arrivé en tête le soir de l’élection est déclaré vainqueur s’il obtient le pourcentage de votes le plus haut même si ce pourcentage est inférieur à la majorité absolue (51%).
Par exemple si trois partis sont en course : si l’un d’eux obtient 40% des voix et les deux autres 30% chacun, c’est le parti qui a obtenu 40% qui obtiendra 80% des sièges au parlement.
Le scrutin majoritaire à deux tours : pratiqué en France, est moins brutal que la variante anglaise. Et il a le mérite d’incite les partis à négocier entre les deux tours de scrutin pour faire des coalitions. Le grand handicap du scrutin majoritaire est qu’un parti politique important peut être privé de représentation nationale. Par exemple si trois partis sont en course : si l’un d’eux obtient 40% des voix et les deux autres 30% chacun, c’est le parti qui a obtenu 40% qui obtiendra 80% des sièges au parlement. Par contre si les deux partis qui ont obtenus 30% chacun font coalition au deuxième tour alors c’est eux qui vont obtenir 80% des sièges au parlement alors que le parti qui a obtenu le score le plus haut n’obtiendra que 20% des sièges.
Le régime semi-présidentiel, ou « mixte » : un compromis efficace

Il constitue aujourd’hui le modèle le plus répandus dans beaucoup de pays. Le risque dérive présidentialiste est la principale critique de ce système. Il peut cependant être efficacement contrebalancé par les mécanismes institutionnels et politiques qui seront détaillés et ce régime dispose d’une qualité essentielle : il permet d’éviter les risques de blocage récurrent de l’action du gouvernement par un parlement hostile comme dans le régime parlementaire.

Le premier modèle envisageable est celui des états unis. Le président est le chef de l’exécutif et tire sa légitimité de son élection au suffrage universel. Il doit composer avec une assemblée législative (le congrès) qu’il n’a pas le droit de dissoudre et avec une justice indépendante. Une cour suprême, appelée aussi parfois tribunal constitutionnel, est instituée pour arbitrer les conflits qui peuvent surgir entre l’exécutif et l’assemblée législative (le congrès) sur l’étendue de leurs pouvoirs respectifs. Ce tribunal constitutionnel, organe de régulation fondamental du système, contrôle aussi la conformité des lois élaborées par l’assemblée à la Constitution.

Le système en vigueur en France depuis 1958 est une autre variante du régime semi-présidentiel ou « mixte ». Il se caractérise par un exécutif à deux « têtes », qui comporte un président et un Premier ministre, nommé par ce dernier, mais responsable devant le Parlement à qui il doit rendre des comptes lui et tous les ministres de son gouvernement. Le président dispose d’un pouvoir de nomination étendu, car il tire sa légitimité directement du peuple, qui l’élit au suffrage universel. Les députés de l’assemblée sont élus au suffrage universel direct. Pour être élu dès le premier tour, il faut obtenir la majorité absolue, (supérieur ou égal à 51%). Si aucun candidat n'y parvient, il y a lieu à un second tour de scrutin auquel ne peuvent se présenter que les candidats ayant obtenu au premier tour un nombre de suffrages au moins égal à 12,5 % des électeurs inscrits. Pour être élu au second tour, la majorité relative suffit : l'emporte donc le candidat qui a obtenu le plus grand nombre de suffrages.
Le nombre de députés varie selon le nombre d’habitants dans chaque région. Plus une région est peuplé plus elle a des députés qui la représentent. L’assemblée se renouvelle intégralement, tous les cinq ans.
Les députés du sénat (sénateurs) sont élus au par des collèges électoraux composés de personnes elles-mêmes élues au suffrage universel (conseillers régionaux, conseillers généraux, délégués des conseils municipaux, etc.). Les sénateurs sont élus pour six ans, avec un renouvellement par moitié, tous les trois ans.
Le parlement est composé de deux chambres l'assemblée nationale désigne la chambre basse, par opposition à la chambre haute ou sénat. L’assemblée et le Sénat ont un rôle législatif, mais en cas de désaccord entre elles sur un projet de loi, c'est l'Assemblée qui a le dernier mot. En outre, elle a seule le pouvoir de renverser le gouvernement.

Les Rôles de l'Assemblée sont:
Voter les lois avec le Sénat,
Contrôle de l'action gouvernementale :
- vote des questions de confiance sollicitées par le gouvernement,
- vote de motions de censure contre le gouvernement...
Modification de la Constitution.
Si une révision constitutionnelle n'a pas lieu par referendum, elle doit être votée à la fois par l'Assemblée nationale et par le Sénat.

Le Parlement dans ce régime est une instance législatrice, et le Gouvernement avec à sa tête le président est l’organe d’exécution. La justice conserve son indépendance.
La qualité première du régime présidentiel à la française réside dans le fait qu’il prend en compte le critère de l’efficacité. Le président élu, conserve même en cas de blocage avec le parlement quand ce dernier est composé d’une majorité de députés appartenant aux partis de l’opposition, les moyens constitutionnels d’assurer la continuité de l’Etat pour lancer les réformes économiques et sociales. La dissolution de l’assemblée par le président est possible en cas de blocage et après avis du Sénat et elle apparaît comme la contrepartie de la possibilité pour les députés de l’assemblée de renverser le gouvernement par le biais de la motion de censure. Par contre le président ne peut pas dissoudre le sénat ce qui permet de garder un contre pouvoir au gouvernement même après dissolution du sénat.


Quelles institutions pour la Tunisie démocratique ?

Chaque système présente des avantages et des inconvénients.
Alors, comment choisir ?
Tout simplement en essayant d’imaginer la solution la moins mauvaise compte tenu de l’équation politique tunisienne. Le régime parlementaire a aujourd’hui le vent en poupe. Mais c’est une solution très difficile à appliquer pour la Tunisie dans le contexte actuel car nous avons vu que pour fonctionner, le régime parlementaire suppose la réunion de deux conditions : un système de partis cohérent et un mode de scrutin adéquat. Or ces deux questions ne seront pas simples à résoudre et donneront lieu à des affrontements vigoureux, à des polémiques passionnées entre les partis politiques. Supposons malgré tout que l’on parvienne à trouver des réponses satisfaisantes. Reste un second problème, plus aigu encore : l’absence de partis politiques réellement représentatifs du peuple tunisien c'est-à-dire d’organisations possédant des orientations bien arrêtées, des militants et des cadres, et des ramifications dans l’ensemble de la société et sur l’ensemble du territoire :
Le PDP compte entre 1000 et 2000 militants
Ettajdid sans doute deux fois moins.
Les destouriens rénovés d’Al Watan regroupés derrière Mohamed Jegham et Ahmed Friaa. Combien sont-ils, sont-ils du côté de la Révolution, ou aspirent-ils à une restauration de l’ancien régime sous un autre nom?
Une seule certitude : Ennahda est la seule formation tunisienne présentant un mouvement de masse.
Ce n’est pas un hasard si c’est aussi la seule à avoir exprimé franchement sa préférence pour le régime parlementaire. Car elle aurait tout à y gagner.
Dans ces conditions, si demain, des élections législatives étaient organisées, la nouvelle chambre serait un magma extrêmement fragmenté, avec une multitude de partis représentés incapables de dégager une majorité parlementaire solide et stable? Le risque serait grand que le pays s’englue dans une crise politique interminable avec une paralysie des institutions. Or de profondes réformes économiques et sociales doivent être mises en œuvre, de toute urgence. Il faut un exécutif solide et cohérent qui soit en mesure d’impulser ces réformes, car qu’adviendra-t-il sinon ? La désespérance du peuple, qui fera le jeu des extrêmes.

La solution la meilleure, la plus facile à mettre en œuvre et la plus efficace au regard des données actuelles de la scène politique tunisienne est le régime semi-présidentiel ou mixte, dont le professeur Yadh Ben Achour parlait dans ses premières interviews et qui présente l’avantage de concilier les exigences d’efficacité et de démocratie.
Bien entendu, nos institutions ne pourront être conservées en l’état. La séparation des pouvoirs législatif et exécutif devra être renforcée et les modalités de contrôle du Parlement sur le travail de l’exécutif renforcé.
Le chef du gouvernement doit pouvoir rendre des comptes sur son action. Et le cas échéant, être renversé par une motion de censure.
Chacun serait dans son rôle : le Parlement, dans celui d’une instance législatrice, et le Gouvernement dans celui d’organe d’exécution. Le président élu, véritable chef de l’exécutif, aurait, même en cas de crise ou de blocage avec l’assemblée, les moyens constitutionnels d’assurer la continuité de l’Etat. Et politiquement, même s’il ne possède pas la majorité à la chambre, il aurait toute la légitimité pour lancer les réformes économiques et sociales que le pays attend. Car ne nous y trompons pas : l’urgence, c’est les défis sociaux !

Le régime semi-présidentiel est donc la solution la plus réaliste et démocratique compte tenu du contexte actuel.

Pour en savoir plus
Sources :
Article publié par Samy Ghorbal dans Leaders le 1/3/2011
Wikipédia
Site officiel de l’assemblée nationale française
Site officiel du sénat français

JE SUIS KASBAH ET KOBBA ET JE L'ASSUME - Sami Belhareth -

 Chers amis,

Encore un article du net que je souhaite partager avec vous ... 
Je me suis rendue à la Kasbah lors du premier sit in en Janvier et j'en suis sortie fière de ces gens qui étaient venus de loin pour nous protéger. Des gens instruits et d'une gentillesse exceptionnelle ...
Cette fois ci je n'y suis pas allée mais selon des amis qui se sont rendus sur place il y a à prendre et à laisser. 
Je trouve cet article interessant car plein de sagesse ... 
C'est ça le début de la démocratie, connaître l'autre, l'écouter, le découvrir pour ensuite parler ensembles. Les dégages c'est fini. Aujourd'hui on doit construire et s'engager pour notre Tunisie et apprendre à accepter les points de vue différents. 
A la radio une dame disait "mais pourquoi tout le monde hurle? dans la rue, à la radio ...". Hurler ne permet pas de convaincre au contraire chacun reste sur sa position. Il est important qu'on s'écoute les uns les autres prendre le meilleur de chacun pour construire notre nouvelle Tunisie. 
Bonne lecture
Sanda Salakta
Photos prise lors du premier sit in de la Kasbah en Janvier

cet article doit être précédé  par trois exemples illustrés en 3 vidéos qui incitent à la haine et au mépris.
EXEMPLE 1
Voila les Cons qui ternissent l'image de la Kasbah
http://www.facebook.com/video/video.php?v=142661365798695&oid=120438101326827&comments
EXEMPLE 2 Voici une autre conne qui incite à la violence et ternis l'image des "VRAIS" militants de la Kasbah
http://www.facebook.com/profile.php?id=1040986560#!/video/video.php?v=100527090028985&comments
EXEMPLE 3 Voici un CON FINI (je ne parle pas de JAMEL ARFAOUI) qui ternis l'image d'une manifestation pacifiste a El MENZAH
http://www.facebook.com/profile.php?id=1040986560#!/video/video.php?v=1827899065947&oid=171852280196&comments
JE SUIS KASBAH ET KOBBA  ET JE L'ASSUME: COROLLAIRE des 3 exemples:
Ce Matin j'ai travaillé, l'après midi je suis allé manifester devant la coupole d'El Menzah pour une Tunisie Centriste Active. Le soir je me rends à El Kasbah pour soutenir une Tunisie Frustrée et longtemps délaissée pour une Tunisie Juste. PROBLÈME: Dans la première manifestation il y a des fanatiques avec des "Kasbah Dégage" qui n'ont jamais mis les pieds à El kasbah en 2011 et qui ne connaissent pas les vrais militants de la Kasbah qui étaient là pour une certaine justice. Dans la deuxième je ne retrouve plus ma Kasbah 1: ceux qui étaient là au début; ils sont où ? dilués épuisés manipulés (donc méfiants même de moi) et spolié par des saprophytes, des militants extrémistes et des ados boutonneux en soif de sensations fortes. Où est ce qu'ils sont ceux que j'ai vécu, ceux qui m'ont impressionnés par une clair voyance politique que je ne retrouve sur aucun plateau télé? On leurs a Volé la KASBAH.
Alors à tous ceux qui me disent "je suis d'accord avec la Kasbah" ou "Les gens de la Kasbah ne me représentent pas" je dirais qu'il n'y a plus de GENS de la kasbah , il y a Plusieurs GENS A LA KASBAH. Pour les pseudo Diderots qui sont outrés que les AUTRES BOURGEOIS manifestent leurs mécontentement à El Menzah, les  traitant de non constructifs, d'inutiles; Ne voulez vous pas qu'on les guillotinent? on aura ainsi notre révolution française ou vraie. Ces AUTRES  sont là pour prendre LA place qu'on ne leur a pas laissé.  On les a traitées de silencieux, d'insipides, de presque fayots et même de mous par un journaliste "pas du tout mou" lui. Maintenant ils vont montrer qu'ils sont la pour eux et pour leurs pays et SURTOUT  DERRIÈRE AUCUN PARTI POLITIQUE.
Voila soyez TOLÉRANTS, Je suis  Kobba et Kasbah et je l'assume. La première c'est ce que j'ai toujours été et la deuxième c'est ce que je voudrais être. Si vous ne l'êtes pas ou du moins ne le comprenez pas (pour le premier ou pour le second) c'est que vous avez ratez un épisode.