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lundi 3 octobre 2011

Carnet de campagne - 1 er octobre 2011 - الحملة الانتخابية عيون حريصة



Lancement de la campagne électorale de notre liste indépendante Regards Vigilants عيون حريصة sur la région de Nabeul 1.




Dar Allouch - Cap bon - عيون حريصة - الحملة الانتخابية

Dar Allouch - Cap bon - عيون حريصة - الحملة الانتخابية

Dar Allouch - Cap bon - عيون حريصة - الحملة الانتخابية

Après un arrêt par Dar Allouche, nous avons visité des villages reculés de l'arrière pays de Kélibia. Régions où la route est si mauvaise qu'il est plus facile de circuler sur le bas côté que sur le bitume.

Des paysans oubliés qui pour la plupart doivent chercher l'eau à la source ou au robinet public et attendre parfois plusieurs heures avant qu'un louage (transport collectif) passe pour les amener à la ville. 

Des personnes simples et accueillantes qui veulent à l'avenir ne plus faire partie des oubliés alors même que c'est grâce à leur efforts dans le froid et sous le soleil brulant que tout le reste de la Tunisie a de quoi se nourrir.
Le Docteur Adib Samoud Vétérinaire - Cap bon - عيون حريصة - الحملة الانتخابية

Sanda Barboura et des villageoises Dar Allouch - Cap bon - عيون حريصة - الحملة الانتخابية



Dr Adib Samoud - Béni Ryetel - avec des paysans attendant le louage - عيون حريصة - الحملة الانتخابية

Le chiffre attribué par tirage au sort à notre liste - عيون حريصة - الحملة الانتخابية

Dr Adib Samoud avec un paysan de Béni Khattar


Sanda Barboura accrochant nos regards vigilants en attendant les affiches  - عيون حريصة - الحملة الانتخابية

vendredi 8 avril 2011

Liste des membres du Conseil de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique


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TUNIS, 7 avr 2011 (TAP) - La composition du conseil de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, est presque finalisée et complète, au terme de concertations intenses.

Elle comprend, jusqu'à présent, des représentants de 12 partis et de 18 instances, organisations et associations de la société civile, en plus de personnalités nationales et de représentants des régions et des familles des martyrs de la révolution du 14 janvier.

Voici la liste nominative des membres de la haute instance, qui a été approuvée par le Premier ministre, Béji Caïd Essebsi, mardi 5 avril courant, et qui compte 155 personnes:
Représentants des partis politiques :

Mouvement des démocrates socialistes (MDS)

• Ahmed Khaskhoussi
• Rachid Guermazi
• Afef Boughrara

Mouvement "Ettajdid"

• Samir Taieb
• Nidhal Slimani
• Aida Khemiri

Parti Démocrate Progressiste (PDP)

• Mongi Ellouz
• Houssem Eddine Chebbi
• Maher Hanin

Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FTDL)

• Mouldi Riahi
• Bilel Falhi
• Rabia Ben Taarit Abid

Mouvement "Ennahda"

• Noureddine Bahri
• Sahbi Attig
• Farida Abidi

Parti Socialiste de Gauche (PSG)

• Béchir Labidi
• Nassim Kéfi
• Ghezala Guesmi

Parti du Travail patriotique et démocratique de Tunisie (PTPD)

• Mohamed Jmour
• Imen Khemaies
• Naima Hammami

Parti Tunisie Verte

• Abdelkader Zitouni
• Faouzi Hadhbaoui
• Naima Guiza

Parti de la Réforme et du Développement (PRD)

• Mohamed Goumani
• Mohamed Habib Mestiri
• Awatef Zarrouk

Mouvement des Patriotes Démocrates (MDP)

• Chokri Belaid
• Bayrem Belifa
• Essia Haj Salem

Congrès pour la République (CPR)

• Tarek Labidi
• Samir Ben Amor
• Zouhour Kourda

Parti d'Avant-Garde Arabe Démocratique (PAAD)

• Kheireddine Souabni
• Karim Kotaeib
• Hayet Hamdi
Représentants des instances, organisations, associations et composantes de la société civile

Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT)

• Moncef Yaacoubi
• Ridha Bouzriba
• Abid Briki
• Hacine El Abassi
• Marwan Chérif

Ordre national des Avocats

• Saida Akremi
• Ahmed Seddik
• Fathi Laayouni
• Rached Berguech

Association des Magistrats Tunisiens (AMT)

• Ahmed Hamrouni

Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme (LTDH)

• Mokhtar Trifi
• Anouar Kousri

Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD)

• Saida Ben Garrach

Association de la Femme Tunisienne pour la Recherche et le Développement (AFTURD)

• Radia Bel Haj Zekri

Ordre national des médecins

• Mohamed Néjib Chaabouni

Conseil national des Libertés en Tunisie (CNLT)

• Omar Mestiri

Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques (AISPP)

• Samir Dilou

Association Liberté et Equité

• Mohamed Ennouri

Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT)

• Néjiba Hamrouni

Syndicat tunisien des Médecins Spécialistes de Libre Pratique

• Faouzi Charfi

Mouvement de modernisation de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA)

• Kais Sellami
• Khalil Ghariani

Organisations d'émigrés tunisiens

• Kamel Jendoubi
• Mohamed Lakhdhar Lala
• Tarek Belhiba
• Ridha Bettaieb
• Néjib Achouri

Association National des Chambres de Notaires

• Imed Amira

Confédération Générale Tunisienne du Travail (CGTT)

• Habib Guiza

Union des diplômés chômeurs

• Salem Ayari

Union Générale des Etudiants Tunisiens

• Tarek Saidi
• Mouna Oueslati

Association des anciens combattants

• Ali Ben Salem
Personnalités nationales
- El Ayachi Hammami
- Jalila Baccar
- Anouar Ben Gueddour
- Mohamed El Bsiri Bouabdelli
- Farhat Gammarti
- Mounir Graja
- Mongi Ben Othmane
- Mohamed Sghaier Ouled Ahmed
- Ibrahim Bouderbala
- Abdelaziz Mzoughi
- Abdessattar Ben Moussa
- Abdeljalil Bouraoui
- Moncef Ouannes
- Abdelhamid Larguech
- Sofiane Belhaj Mohamed
- Hédia Jrad
- Ali Mahjoubi
- Mokhtar Yahyaoui
- Abdelmajid Charfi
- Mahmoud Dhaouadi
- Mohamed Bouzriba
- Sami Jerbi
- Noura Borsali
- Dorra Mahfoudh
- Khédija Chérif
- Zeineb Farhat
- Lazhar Akremi
- Héla Abdeljawed
- Mohsen Marzouk
- Latifa Lakhdhar
- Hassen Dimassi
- Mongi Miled
- Adnene Hajji
- Samir Rabhi
- Samia Bokri
- Alia Chérif
- Abdejabar Bsaies
- Ahlem Belhaj
- Kalthoum Kannou
- Mustapha Tlili
- Sophie Bessis
- Samir Ennabi
- Sofiane Chourabi
- Massoud Romdhani
- Mustapha Ben Ahmed Tlili
- Hamida Ennaifer
- Mehdi Mabrouk
- Amine Sami Ben Sassi
- Mabrouk Harrabi
- Zouheir Makhlouf
- Ahmed Kahlaoui
- Saida Harrathi
- Karima Darouich
- Lamia Farhani
- Abdelbasset Ben Hassen
- Frej Maatoug
- Nejib Hosni
- Mohamed Errehimi
- Adib Soudana
- Abderraouf Laabidi
- Mohamed Ali El Héni
- Imed Hidaoui
- Soufia Hammami
- Moncef M'barki
- Belgacem Abbassi
- Fethi Triki
- Adnene Mnasser
- Monia Bou Ali
- Najoua Makhlouf
- Abdessalem El Arbaoui
- Mustapha Abdelkebir
- Mohamed El Hedi Kahlaoui
Représentants des régions
- Abdellatif Haddad (Tataouine)
- Habib Ghalleb (Nabeul)
- Noomane Majid (Sfax)
- Fadhel Bettaher (Kebili)
- Taoufik Jridi (Gabès)
- Hédi Ben Romdhane (Jendouba)
- Youssef Salhi (Sidi Bouzid)
- Faouzi Sadkaoui (Bizerte)
- Abdelaziz El Ayeb (Medenine)
- Lotfi Yaakoubi (Tunis)
- Ridha Raddaoui (Gafsa)
- Mouldi Ksoumi (Kasserine)
Il est attendu la nomination des représentants du reste des gouvernorats, à savoir : Zaghouan, Ben Arous, L'Ariana, La Manouba, Mahdia, Monastir, Sousse, Kairouan, Beja, Le Kef, Tozeur et Siliana, au terme des négociations et après réalisation d'un consensus autour des représentants de ces régions.
Représentants des familles des martyrs
- Mongi Bouazizi
- Ali Bouazizi
Il convient de signaler que l'accès au statut de membre au sein de la Haute Instance reste ouvert à plusieurs autres secteurs qui n'ont pas encore choisi leurs représentants, à l'instar des agriculteurs, comme l'a indiqué le porte-parole de la Haute instance, Ghazi Ghrairi, à l'Agence TAP.

mercredi 30 mars 2011

Bi-nationaux Mi-citoyens de Nadia Ghrab - 27 mars 2011

 Bonjour, 


Je viens de trouver sur facebook un article très intéressant que je souhaitais partager concernant les binationaux tunisiens et le droit de se présenter à une élection. 
C'est très instructif et je pense qu'il est temps de faire quelque chose!

Crédit photo


Pour l’égalité de tous les Tunisiens devant la loi

Les Tunisiens sont-ils tous égaux devant la loi ? Non.

Le Président de la République tunisienne doit être né de quatre grands-parents tunisiens. Un binational ne peut pas être membre du bureau politique d’un parti. Le nouveau code électoral proposé par l’équipe de Yadh Ben Achour interdit à un Tunisien naturalisé d’être candidat à l’assemblée constituante, et qu’en sera-t-il plus tard, de la Chambre des députés…

Les Tunisiens qui ont tous les mêmes obligations devant la loi, n’ont pas les mêmes droits … Ces textes instituent de fait des grades dans la nationalité tunisienne : il y a des Tunisiens de 1ère zone et puis, il y a des Tunisiens de 2nde zone…

Nous connaissons tous les dérives que  constituent les amendements successifs introduits dans la Constitution par Bourguiba et Ben Ali dans le seul but de  se maintenir à tout prix au pouvoir et écarter des concurrents potentiels. Concernant la nationalité, l’article 40 rédigé du temps de Bourguiba stipulait que le Président devait être de père et de grand-père paternel tunisiens, ce qui permettait d’écarter le Bey et sa famille. En 1988, Ben Ali a renforcé cet article, en exigeant que les quatre grands-parents du candidat à la présidence soient Tunisiens, ce qui revenait à écarter Habib Bourguiba junior.

 La constitution égyptienne version Moubarak stipulait que le Président devait être de deux parents égyptiens. Une modification introduite par les amendements récents du mois de mars, ajoute que le candidat ne doit pas être marié à une épouse autre qu’égyptienne (Suzanne Moubarak a une double nationalité) et que ni lui ni l’un de ses parents, ne doit avoir eu une autre nationalité. Cet amendement (qui exclut implicitement les femmes de la présidence) vise clairement à rendre impossible le retour de Moubarak ou l’accès à la présidence de son fils. Ces personnages hautement corrompus n’ont de toute évidence, plus rien à faire dans la vie politique égyptienne, mais est-ce par le biais de textes constitutionnels faits sur mesure qu’on doit les en empêcher ?
 Le pouvoir de nuisance de Leila Ben Ali a été bien plus fort que celui de Suzanne Moubarak, et pourtant elle n’avait aucune ascendance étrangère… Ces textes sur mesure sont-ils vraiment à même de garantir que l’élu(e) sera honnête, compétent et attaché avant tout à l’intérêt du pays ?

Allons nous voir se développer le concept de « tunisianité » à l’image de l’ «ivoirité », pour exclure de la vie politique toute personne ayant une ascendance étrangère ? L’histoire récente de la Côte d’Ivoire montre la dangerosité de ce concept.

Si les Etats-Unis avaient eu le même code électoral que le nôtre, Barack Obama n’aurait pas pu être président … En France, tous les Français sont égaux devant la loi. Raymond Forni qui a été président de l’assemblée nationale (2000 – 2002), est né de parents tous les deux italiens, et a été naturalisé à l’âge de 17 ans. Les tentatives gouvernementales récentes d’entraîner la France sur le terrain pernicieux de « l’identité nationale » et de la discrimination, ont heureusement échoué devant la résistance de la population.
Le monde est parcouru par des courants contradictoires. Les démons de l’extrême-droite rôdent autour des pays européens, l’intégrisme religieux est très fort aux Etats-Unis, en Afghanistan, en Iran… Mais heureusement, il y a aussi des courants porteurs de progrès, d’humanité, de fraternité.

C’est ainsi que nous rejetons vigoureusement ceux qui en France pourchassent les Roms et regardent avec suspicion les Français naturalisés et les Français musulmans ; nous rejetons les Etats-Unis de Bush, l’invasion de l’Irak au nom de la lutte contre « l’axe du mal », et les intégristes qui brûlent le Coran… Mais nous aimons la France progressiste, les Français qui soutiennent les peuples dans leur libération, ceux qui mènent des actions de solidarité en France ou dans d’autres pays. Nous aimons l’Amérique généreuse, ouverte, qui a permis l’élection d’Obama et l’état d’esprit qui a permis à ce dernier de prononcer le discours du Caire …

La Tunisie a toujours été une terre d’accueil pour des populations et des cultures diverses. Elle a eu le génie de savoir les intégrer, sans perdre son âme, mais en l’enrichissant au contraire par les apports nouveaux ; elle a su garder une identité forte, parce que dynamique et ouverte aux évolutions et aux influences diverses.

Notre pays a mené la 1ère révolution de ce siècle, une révolution d’un type nouveau, sans chef, mais conduite par toutes les composantes, unies, de la population. Son exemple a entraîné la révolution égyptienne et des processus révolutionnaires dans un grand nombre de pays arabes. Tous les pays du monde ont maintenant les yeux rivés sur elle, ce qui lui confère une véritable responsabilité historique. Quel visage voulons-nous offrir au monde ? Celui d’une Tunisie frileuse, refermée sur elle-même, différenciant ses citoyens suivant les certificats de naissance de leurs ascendants ? Ou bien celui d’une Tunisie ouverte, généreuse, accueillant tous ses citoyens et acceptant que tous la servent ? Les électeurs ne voteront pas pour des candidats étrangers à eux par la mentalité ou la culture… faisons leur confiance pour porter leurs voix vers ceux de leurs concitoyens qui font preuve de compétence, de probité, d’attachement à l’intérêt du pays et de bonnes idées pour le faire progressent.

dimanche 6 mars 2011

Les Tunisiens réinventent la République - 5 mars 2011 - Paul Alliès



Cher amis, 

J'aurai bien aimé participer à tout ce qui se passe en Tunisie en ce moment mais, pour cause de boulot, je suis loin .... 
Je vous rapporte donc cet article, un peu compact je l'admets, mais que j'ai lu avec attention et que je trouve intéressant. 
Bonne lecture. 

Sanda Salakta







En 24 heures la révolution démocratique a fait un nouveau bond en avant à Tunis. Les deux seules autorités en place, le président de la République par intérim Foued Mebazaä et le Premier ministre Béji Caïd Essebsi ont successivement, ce jeudi soir et vendredi matin, ratifié la mise en route du processus que beaucoup réclamaient: une assemblée constituante sera élue la 24 juillet prochain, veille de la fête traditionnelle de la République.
Aussitôt la Kasbah a levé le camp avec force youyous dans "la joie, la dignité et la fierté" comme toute la presse l'a observé. Elle a démontré sa maturité comme sa nécessité politique (voir mon billet du 27 février). Mais ce dénouement a aussi révélé la grande expérience d'une "classe politique" formée aux premières heures du bourguiguisme ou dans l'opposition à Ben Ali. Cette dimension devrait être intégrée une fois pour toute en France (on en est loin et j'y reviendrai dans un dernier billet): elle est un atout considérable pour la réussite de cette révolution et l'avènement d'une Deuxième République. 
Car les Tunisiens sont en train de donner un exemple à tout le monde arabe et peut-être au-delà. Ce sera la première fois depuis le XIX° Siècle qu'aboutira une révolution non seulement républicaine mais populaire et  démocratique. La Tunisie contemporaine renoue ainsi avec ce que sa tradition avait de singulier: elle fut le premier Etat arabe a adopter une Constitution en 1861 sous le règne de Sadok Bey, effacée bien vite par le colonialisme français. Aujourd'hui elle inaugure une procédure sans équivalent ailleurs, celle de la Constituante, riche de promesses.
La feuille de route tracée par le Président et le Premier ministre est limpide. La Constitution du 1° juin 1959 est "suspendue" et avec elle tous les organes qu'elle désignait sauf le Conseil de l'Etat c'est-à-dire le Tribunal administratif et la Cour des Comptes chargés de veiller à la régularité juridique des textes et des comptes publics. Le président de la République reste en fonction (alors que l'intérim aurait dû prendre fin le 15 mars prochain) au nom de "la pérennité de l'Etat" qu'il incarne. Depuis le mois dernier, par modification de l'article 28 de la Constitution il a reçu le pouvoir de légiférer par décret-loi, mettant ainsi hors jeu les Chambres de l'ancien régime. Le Premier ministre va annoncer dans le 48 heures un gouvernement composé de techniciens. En toute hypothèse ceux qui en seront membres ne pourront se présenter aux prochaines élections. Cette disposition fort habile a entraîné la démission des ministres politiques du gouvernement Ghannouchi, parti dimanche soir. La  Commission "pour la réalisation des objectifs de la Révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique" qui a déjà bien entamé son travail pour ce qui concernait les missions attribuées au Doyen Ben Achoun (voir mon billet du 26 février) se réunira en Conseil formé de personnalités politiques, représentants des partis et d'organisations de la société civile; et on peut compter sur Facebook pour élargie le pérmiètre. Il est une réponse (négative) aux prétentions du Comité de défense de la Révolution qui s'était installé sous l'autorité de l'UGTT (alliée aux islamistes) syndicat dont le rôle avant et après le 14 janvier n'a pas fait encore l'objet des clarifications nécessaires. Une de ses premières contributions est la rédaction d'une code électoral garantissant la sincérité des scrutins à venir. C'est un document (pour l'instant non publié mais que nous avons pu consulter) extrêmement rigoureux: il va de l'organisation des bureaux de vote aux sanctions pénales en cas de fraude  Le scrutin se déroulera au niveau des arrondissements (sections des Gouvernorats) et probablement au scrutin uninominal; ce qui pourrait encourager l'émergence de candidats susceptibles de devenir des responsables politiques locaux de partis démocratiques qui en sont pour l'instant dépourvus. 
Ce processus est impeccable. Il contraste avec celui décidé par les militaires égyptiens: d'abord la Constitution ne sera qu'amendé; ensuite ces amendements seront le fruit des réflexions de huit experts; enfin le peuple ne pourra que les ratifier par référendum. En Tunisie la procédure retenue porte en elle une toute autre ambition démocratique.
D'abord l'Assemblée Constituante va conduire les partis (21 reconnus à ce jour) à donner un contenu à leurs projets politiques. Le débat s'est d'ores et déjà engagé sur le avantages et inconvénients des différents "modèles", étant entendu qu'il n'est pas question de reproduire l'un ou l'autre existant à l'étranger (comme cela s'était fait en 1959 en importation de la Constitution de la V° République française). Aujourd'hui les spécialistes les plus engagés dans la réflexion regardent beaucoup du côté du Portugal si ce n'est de la Pologne. Ce sont en effet deux pays qui au sortir de leurs dictatures avaient beaucoup imité le présidentialisme français. Or le Portugal entre 1976 et 1982 comme la Pologne entre 1990 et 1997 ont neutralisé le sur-pouvoir présidentiel que voulaient incarner le général Eanes comme Lech Walesa. Ces pays ont alors rejoint le monde autrement équilibré du système primo-ministériel, laissant la France seule en Europe avec son archaïsme bonapartiste. C'est ce qui pourrait advenir en Tunisie. Rares sont les partis tel le PDP qui défendent une formule quelconque de régime présidentiel; l'ambition de son fondateur Najib Chebbi, candidat par avance à la fonction suprême peut expliquer la volonté de ce parti de gauche de vouloir des élections présidentielles avant la Constituante et d'appeler de ses voeux un "régime semi-présidentiel" à la française. Le débat va donc se centrer sur les modes de production d'un parlementarisme rationalisé et sur l'opportunité de conserver l'élection du Président au suffrage universel direct. Quoi qu'il en soit, l'unanimité est pratiquement faite sur la limitation extrême des pouvoirs du président; si bien qu'à supposer que son élection populaire soit retenue elle ne sera pas différente de celle en vigueur dans onze Etats membres d l'Union Européenne, de la Finlande à l'Autriche en passant donc par le Portugal et la Pologne.
Mais d'autres débats vont animer la Constituante, en particulier celui de la sécularisation de la République. L'article 1 de la Constitution de 1959 faisait de l'Islam la religion de l'Etat tunisien.  Les laïques n'en veulent plus mais ils n'entendent pas pour autant laisser les mosquées ou l'enseignement religieux à la discrétion des imams. L'autre question est celle d'Ennahda, le mouvement islamiste inspiré à ses origines par les Frères musulmans égyptiens. Son dirigeant rentré d'exil, Rachel Ghannouchi (homonyme du ci-devant Premier ministre mais rien de plus) a tenu un discours apaisant respectueux d'une distinction entre l'Etat et la religion. Mais, s'il a reconnu la laïcité c'est en tant que" courant d'opinion" et non pas comme un mode d'organisation de toute la société. Ceci étant ces islamistes qui se revendiquent de plus en plus de l'AKP turque ne sont plus le recours au mal être de la jeunesse et n'apparaissent pas plus ici qu'ailleurs comme le meilleur choix des élites sociales. 
En tout état de cause la campagne pour les élections à la Constituante comme les débats qui vont l'animer après le 24 juillet, nonobstant le Ramadan qui devrait débuter alors, sont susceptibles de clarifier considérablement la scène politique; certains partis de gauche réfléchissent dés maintenant à leur possible fusion.
Quoi qu'il en ressorte, tout cela est un véritable événement historique qui aura des conséquences considérables et durables. D'ores et déjà la question d'Israel change de nature. Avec l'installation de régimes démocratiques et de gouvernements pratiquant l'alternance, il n'est plus du tout l'unique démocratie dans un environnement hostile, bastion contre l'islamisme radical dans la région. Avec l'émergence d'une affirmation arabo-musulmane au lieu de l'invocation de la charia c'est l'irruption d'un autre monde, celui d'une jeunesse éduquée, d'élites éclairées, de peuples matures qui auront chassé ces dictatures corrompues qui étaient ses meilleurs alliés. A l'horizon de ce printemps arabe extraordinaire, redonnant foi dans les fins démocratiques et cosmopolites de l'histoire, demeure une inquiétude; celle d'une ultime guerre qu'un Etat devenu autiste et désespéré voudrait faire à ce grand basculement.  Pour la conjurer il importe que nous soyons à la hauteur de la réinvention de la République tunisienne; or ni nos gouvernements ni nos partis ne le sont. C'est aussi chez nous qu'il faut changer profondément la politique.



samedi 5 mars 2011

En Tunisie, une Assemblée constituante sera élue le 24 juillet


Chers amis,

Même en étant loin physiquement je me tiens au courant de ce qui se passe en Tunisie.
Voici un petit article récupéré du net sur l'élection d'une assemblée constituante en Tunisie le 24 juillet 2011.
Maintenant c'est vrai et c'est urgent de se remettre au travail et d'avoir confiance en l'avenir. Le plus important c'est de s'éduquer politiquement, d'être curieux et de se faire sa propre opinion.
Ne décevons pas Bourguiba qui a dit avoir construit quelque chose de solide !!!

A très bientôt.

Sanda Salakta
crédit photo

Le président tunisien par intérim Foued Mebazaa a annoncé jeudi soir, dans un discours télévisé à la nation, l’élection le 24 juillet d’un Assemblée constituante, chargée d’élaborer une nouvelle Constitution pour l’après-Ben Ali.
«Nous proclamons aujourd’hui l’entrée dans une nouvelle ère (…) dans le cadre d’un système politique nouveau qui rompt définitivement avec le régime déchu», a déclaré M. Mebazaa.
Pour cela, des élections seront organisées le 24 juillet pour «la formation d’une Assemblée nationale constituante (ANC) qui élaborera une nouvelle constitution», a-t-il ajouté.
«Place au travail et à l’arrêt des sit-in, y compris à la Kasbah» (le quartier gouvernemental au coeur de Tunis), a réagi Ali Ben Romdhane, le secrétaire général adjoint de la puissante centrale syndicale UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens) qui avait largement contribué aux manifestations qui ont fait tomber Ben Ali.
«Nous allons travailler avec les autres forces politiques pour aider l’autorité publique à réaliser sa mission. Le programme est clair, il n’y a plus de flou», a-t-il déclaré à l’AFP.
«C’est une victoire du peuple et de la révolution», a déclaré à l’AFP Hamma Hammami, chef du Parti communiste ouvrier tunisien (PCOT), tout en émettant des réserves notamment sur le délai «trop court de quatre mois et demi» selon lui pour l’élection de l’ANC.
M. Mebazaa a en outre annoncé implicitement la dissolution de l’actuelle Constitution qui «ne répond plus aux aspirations du peuple après la révolution» du 14 janvier (la chute et la fuite de Zine El Abidine Ben Ali) et «constitue un obstacle à des élections transparentes».
M. Mebazaa, dont le mandat intérimaire expire le 15 mars en vertu de l’actuelle Constitution, a affirmé qu’il allait rester en place «contrairement aux rumeurs» qui lui avaient prêté l’intention de se retirer.
«Je m’engage (…) à poursuivre ma mission à l’expiration du délai du 15 mars», a-t-il dit.
Le président par interim
et le gouvernement de transition, que doit constituer le nouveau Premier ministre Béji Caïd Essebsi, formeront «l’autorité publique» dont l’action «cessera le jour de l’élection de l’Assemblée nationale constituante», a-t-il précisé.
En vue de cette élection, a détaillé le président, «un système électoral spécial» sera préparé «au plus tard avant la fin du mois de mars» par la «Haute commission pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique».
Cette Haute Commission regroupe désormais deux instances: le Conseil et la Commission des experts, a indiqué à l’AFP son président, Yadh Ben Achour.
Le texte électoral fera «l’objet de consultations dans le cadre du Conseil» de la Haute commission, formé de personnalités, de représentants des partis politiques et des organisations de la société civile «qui ont participé à la révolution ou l’ont soutenue».
Cela semble clairement exclure du processus le Rassemblement Constitutionnel démocratique (RCD), le parti de Ben Ali, suspendu en attendant sa dissolution par voie de justice.
Le président par intérim a exhorté les Tunisiens à «se remettre au travail» au moment où l’économie subit les incidences des troubles ayant émaillé le soulèvement populaire qui a conduit à la fuite de Ben Ali.
Selon une source proche du gouvernement, Béji Caïd Essebsi devrait annoncer vendredi son gouvernement de transition, un cabinet de «technocrates» après la démission en deux jours de cinq ministres, dont les deux représentants de partis d’opposition.
Ce sera le troisième gouvernement depuis la chute de Ben Ali, les deux premiers ayant été conduits par Mohammed Ghannouchi.
(Source AFP)