mardi 1 février 2011

Ballade dans un lieu de mon enfance - Le Belvédère de Tunis - Octobre 2010

 
Petite ma mère et sa meilleure amie Irène m'emmenaient en poussette au parc zoologique du belvédère. 

La petite histoire raconte que quand elles se mettaient à discuter je faisais une scène pour les empêcher de parler afin qu'elles soient toutes à moi ou bien peut être pour profiter de la ballade silencieusement ... 

Plus tard toujours et plus grande je me rappelle des sorties mémorables au belvédère de Tunis avec mon frère, ma mère, Irène et ses enfants Malika et Sami. 

Ce dont je me souviens le mieux c'est de la montée qui menaient à la cage des singes sur les rebords de laquelle nous nous tenions afin de pouvoir leur envoyer des cakis . Les Cakis en Tunisie sont des sortes de gressin italien mais bien sur encore meilleurs.

Nous ramenions le pain dur que l'on distribuait de ci de là. Une ration pour les biches, une autre pour les hippopotames, un morceau pour les chèvres à barbichette. 


Malika et moi ramassions les plumes de paons et de pigeons sur le chemin menant aux marabouts et aux bouquetins. Et puis bien sur nous adorions regarder les singes sur leur petite montagne rocheuse entourée d'eau. J'aimais par dessus tout regarder les petits qui jouaient comme des petits fous. 

Les lions aussi m'impressionnaient beaucoup et je me rappelle d'un jour où le lion s'est dressé le long des barreaux de sa cage pour pisser sur les curieux ... Quel spectacle !!!

Traces laissées par les passants
L'éléphant aussi était impressionnant et je passais beaucoup de temps à le regarder même s'il était loin séparé de nous par une tranchée. 

Mais ce que j'aimais par dessus tout c'est, après cette grande promenade, me poser avec ma mère, mon frère et mes amis sur les gradins surplombant le bassin des otaries. Quel spectacles ! Elles plongeaient, sortaient la tête , faisaient des pirouettes, et réapparaissaient sur le bord du bassin en passant à travers des cercles de béton prévus à cet effet. Un souvenir à jamais gravé dans mon esprit.

En redescendant vers la sortie on passait devant l'ours blanc qui suffoquait souvent à cause de la chaleur tunisienne et aussi les ours bruns qui jouaient par paire. Plus loin les oiseaux et surtout les aras , et puis les flamands roses en liberté autour d'une mare, endormis en équilibre sur un pied ... Je me demandais comment ils pouvaient dormir dans cette position sans tomber à la renverse. 

En sortant du zoo nous donnions les restes de pain aux cignes et aux cols verts et nous élancions vers le clou de la promenade : Le manège !!!

La fusée et le lion n'ont pas changé depuis plus de 25 ans
400 millimes le tour de manège
 Après quelques tours de manège et de petits chevaux on rentrait à bord de la LNA de maman. Souvent Malika et moi étions assises dans le coffre et nous nous amusions avec les plumes et mille autres choses ramassées au parc.

Les temps ont bien changé depuis et que ne fut pas ma surprise et ma peine de revenir sur ce lieux en octobre 2010.

Le temps était magnifique et la promenade dans le parc du belvédère agréable mais le spectacle des animaux était désolant. 

Une petite fille et moi devant l'enclot des chèvres
L'éléphant et l'ours blanc étaient morts, il ne restait plus qu'un hippopotame dans un minuscule bassin. Plus d'hippopotames nains. 
Le Rhinocéros souffrait de conjonctivite. Les cages qui à l'époque me semblaient si grande sont en fait de minuscules mouroirs où les animaux meurent d'ennui agacés par le public qui à tout instant les embête. 

La tristesse se lisait sur le visage de tous les pensionnaires. 

Le visage parle de lui même
 
La montagne aux singes s'est avérée être un simple rocher entouré d'une eau nauséabonde sur laquelle flottait des dizaines d"objets en plastique. Plus de petit singe virevoltant mais seulement deux rescapés attendant leur heure le regard triste.

Heureuse de retrouver enfin les otaries je me suis élancée vers ce lieu entouré d'arbres magnifiques et ai descendu les marches inégales pour être aux premières loges. Hélas du bassin il ne reste que le béton et les enfants sur les marches avec leur sparents se reposant à l'ombre ne semblent pas imaginer le spectacle magique qui s'y tenait tous les jours de la semaine il y a de ça quelques années.

Bassin des otaries
C'en était trop. Je suis sortie le coeur triste, l'âme en peine me demandant s'il y avait un vétérinaire qui s'occupait de ses pauvres animaux dont beaucoup sont vieux et souffrent je pense d'une grave dépression. 

De ce lieu magique il ne reste que la magie des arbres qui l'un à côté de l'autre forment un lieu de verdure au milieux des pots d'échappements de Tunis. 
Sanda Salakta

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